Lu dans le dernier magazine L'assmat :
Les assistantes maternelles sont agréées pour cinq ans. Au terme de cette période, le renouvellement s'impose. On pourrait croire que c'est l'occasion de faire le point avec le service de la protection maternelle et infantile (PMI) et que, si tout s'est bien déroulé durant les cinq années écoulées, le renouvellement n'est qu'une formalité. Que nenni ! Dans certains départements, c'est l'occasion de remettre en cause l'acquis. Ici, un département va vouloir restreindre l'agrément d'un des deux membres du couple d'assistants maternels au motif que huit enfants accueillis dans la maison c'est trop... alors que rien n'a changé. Là, on va demander à l'assistante maternelle, sous menace de restriction, de faire désormais manger ses enfants à la cantine. Nous pourrions multiplier les exemples.
Pourquoi ? Les raisons sont mystérieuses : changement du médecin de PMI et donc de la politique d'agrément, peur du département de voir engager sa responsabilité, zèle d'une puéricultrice ou d'une assistante sociale ? Mais, dans la plupart des situations, une constante : il est demandé à l'assistante maternelle de formuler elle-même la demande de restriction pour éviter le passage en commission consultative paritaire départementale (CCPD)... comme si cela était infâmant.
C'est surtout l'administration départementale qui veut s'y soustraire, comme elle veut échapper à l'obligation de motivation*. Car, c'est là que le bât blesse. L'administration est dans l'incapacité de justifier sa position autrement que par des postures de principe.
Confrontée à cette situation, l'assistante maternelle n'a aucun intérêt à céder à ce chantage. Bien au contraire, elle attendra sereinement sa convocation en CCPD... si elle arrive. Et prendra alors contact avec les représentants des assistantes maternelles pour expliquer posément la situation en n'oubliant pas que l'administration a trois mois pour répondre. Au-delà, l'agrément est tacitement renouvelé.
* Rappelons que lorsqu'elle n'accorde pas la capacité d'accueil demandée, l'administration départementale doit en expliquer les raisons.
C'est signé Catherine Doublet, rédactrice en chef du magazine L'assmat.