SUJET :

Bonjour,

les différents médecins qui suivent les enfants que j'accueille refusent de faire un protocole (qui je le rappelle doit être accompagné d'une ordonnance sinon cela ne sert à rien) et je fais très bien sans depuis de très nombreuses années.
Ma puer tient à ce protocole et je trouve que justement cela conforte l'idée pour beaucoup de collègues qu'elles peuvent donner sans risque un médicament avec ce protocole (donc même sans avertir les parents au préalable pour vérifier qu'il n'y a pas eu une dose donnée le matin pour le doliprane et qui ne leur a pas été signalée ) et cela conforte aussi les parents d'en l'idée qu'avec ce papier ils ont tranquilles "nounou" va gérer.

Le fait de connaître les risques que l'on prend en administrant un médicament ne fait pas de nous des AM sans coeur qui laisseront un enfant pleurer de douleur ou monter à 40°C sans réagir. Cela fait de nous des personnes responsables qui vont mettre en place en accord avec les parents des "procédures" permettant de gérer au mieux les différentes situations rencontrées pour ne pas en arriver là.
Comme beaucoup de collègues je demande à ce que pour les enfants malades le traitement soit de préférence administré en deux prises (matin et soir) et donné par les parents.
Pour un enfant qui "monte" en température chez moi, ils sont appelés dès le début de l'épisode fébrile pour avoir le temps de s'organiser s'il est nécessaire de consulter un médecin ou de reprendre l'enfant. Ils sont informés régulièrement de l'état de leur enfant et si je ne peux pas les joindre ils savent que j'appellerai en fonction de l'état de l'enfant soit le médecin pour une consultation en urgence soit le 15.
Depuis que j'ai mis tout ceci en place, les doigts d'une main sont plus que suffisants pour compter le nombre de fois où je suis amenée sur une année à administrer du doliprane à un enfant (pourtant j'en ai 4 en accueil et je les accueille 10 heures par jour en moyenne), les antibiotiques je n'en vois quasiment plus... . Alors que lorsque j'ai débuté (ça remonte maintenant à de nombreuses années ) et que je ne savais pas ce que je risquais j'avais régulièrement des parents qui arrivaient avec leur enfant le matin, l'ordonnance et les médicaments à la main en me disant "je ne lui ai pas donné, il les prend mieux avec vous"

Suzie écrit: Bonsoir,

je trouve que par votre avis, vous mettez les assmats dans une position bien difficile, surtout que vous êtes puéricultrice en PMI... Ah bon et en quoi celà ?? Il est évident que tous nos actes engagent notre responsabilité, mais ils ne sont pas tous à mettre au même niveau... Je ne crois pas avoir dit ça ... Administrer un médicament, non seulement engage la responsabilité de celui qui l'administre, mais en plus c'est illégal lorsque l'on n'est pas médecin, infirmier, sage-femme ou chirurgien-dentiste... C'est se rendre coupable du délit de l'exercice illégal de la médecine... Ma profession ne m'empêche pas d'avoir mon opinion, même si elle ne correspond pas à celle d'une majorité (qui reste à prouver..) Cette opinion personnelle n'engage pas mon employeur qui est le Département !! En effet, je partage l'idée indiquée dans la circulaire du 27 septembre 2011 de la direction de la sécurité sociale et de la direction générale de la santé, qui précise que :" dans le cas d'un médicament prescrit, si le mode de prise ne présente pas de difficultés particulières ni de nécessité d'apprentissage, et lorsque le médecin n'a pas demandé l'intervention d'un auxiliaire médical, l'aide à la prise du médicament est considérée comme un acte de la vie courante." Bien sûr, le médicament est donné en priorité par le parent et le parent doit fournir le médicament et l'ordonnance du médecin...
Il me semble que cette circulaire vous apportait la reconnaissance professionnelle ( professionnels de la petite enfance) et donc votre capacité à appliquer les règles relatives à l'administration des médicaments, dont parle le référentiel national fixant les critères d'agrément des assistants maternels et qui doit être évaluée lors de la demande d'agrément !!!


Lorsque je transporte un enfant dans mon véhicule, je suis responsable, mais je ne commets pas un délit, j'ai le droit de le faire dans certaines conditions...
Lorsque je donne un antibiotique à un enfant, même avec une ordonnance, je suis responsable ET je suis coupable de l'exercice illégal de la médecine...

Il me semble qu'il y a là une très grande nuance...

Vous ne trouverez aucun enseignant dans une école ou animateur dans un centre de loisirs qui acceptera de donner un médicament à un enfant, ni en crèche à ma connaissance, mis à part le personnel médical. Alors pourquoi nous qui sommes tout à fait seules face à nos responsabilités, nous devrions le faire ? Non, personne ne vous y oblige !! Pourquoi laisser sous-entendre que, si nous ne le faisons pas, nous ignorons l'intérêt supérieur de l'enfant ? Mais où avez-vous lu ça ?? Je dis que chacun doit faire ce qu'il pense être le mieux pour l'enfant en respectant son intérêt supérieur, concept qui n'a pas de définition précise mais qui "permet de préserver son bien-être et son droit de se développer dans un environnement favorable à sa santé mentale et physique" lorsqu'on est confronté à une prise de décision le concernant.
Lorsque l'on demande aux parents de garder leurs enfants malades sous traitement ou de venir les chercher si besoin d'administrer un médicament et que l'on met tout en oeuvre pour faire baisser la fièvre en les attendant, il me semble que cela reste respecter l'intérêt supérieur de l'enfant. Oui, tout à fait, je n'ai pas dit le contraire, c'est votre choix et il est respectable comme un autre qui consiste à faire autrement.

Je pose une question par rapport à cette circulaire, j'ai un petit problème d'interprétation :

" dans le cas d'un médicament prescrit, si le mode de prise ne présente pas de difficultés particulières ni de nécessité d'apprentissage, et lorsque le médecin n'a pas demandé l'intervention d'un auxiliaire médical, l'aide à la prise

Voilà, c'est le terme "aide à la prise"..... qui me pose problème.

Le fait d'administrer un médicament, à un BB ou un jeune enfant, est ce considéré comme une aide ? A mon avis non, je n'aide pas à la prise, mais je "donne" le médicaments (et quelquefois c'est pas facile)..........


du médicament est considérée comme un acte de la vie courante." Bien sûr, le médicament est donné en priorité par le parent et le parent doit fournir le médicament et l'ordonnance du médecin...

A lire jusqu'au bout :

blog.profdedroit.com/pages/medicaments

Pour moi , lorsque l'on voit le dernier paragraphe,on serait bien en mesure d'avoir le droit d'aider a la prise de médicament courant mais il me semble que puisque c'est indiqué que cela reste basé sur l'avis du médecin traitant,alors il faudrait que l'on nous donne a chaque traitement applicable , en plus de l'ordonnance,la position claire du médecin a ce sujet !! :

(Ou alors je me trompe et interprète le texte ??!!)

En somme, en plus de l'ordonnance et de l'autorisation écrite des parents, un papier du médecin indiquant que l'assistante maternelle a le droit de donner ce traitement !

Hors,on supprime déjà le protocole parce que visiblement ca fait "suer" tout le monde ,alors demander ça a la place !

Donc,finalement,mieux vaut les mesures simples :déshabiller l'enfant,l'hydrater,prévenir les parents ......(en plus ,avec ses gestes simples,on ne peut pas nous reprocher de n'avoir rien fait ).

Parce que ,mon soucis a moi est le suivant:

Un parent vient me voir avec de la ventoline a appliquer a son enfant ,il a une ordonnance du médecin !
Qu'est-ce qui m'indique que je peux le lui donner , que ce n'est pas un acte qui doit être réalisé par le parent lui-même ou sinon par un infirmier ?
Le parent peut aussi ne pas fournir toutes les données !

Pour le doliprane,on se pose moins la question ,mais pour d'autres soins ?

Qu'est-ce qui relève de la compétence de l'infirmier ou de l'assmat?
Quel traitement et acte est considéré comme banal et/ou quotidien ou non ?

Par ailleurs, quel que soit les textes et circulaires (même les plus récentes) nous autorisant a aider a la prise d'un traitement,on reste responsable d'une quelconque réaction anormal du a ce médicament !
Donc,c'est finalement,nous qui trinqueront et même si on a appliqué comme il faut le traitement !

pour moi,
si le médecin n'indique pas sur l'ordonnance que le médicament doit être administré par une infirmière (ou puer), c'est que celui ci peut être considéré comme un acte de la vie courante.
si le médecin note sur l'ordonnance: piqure de tel ou tel médicament, il note à la suite: infirmière à domicile ou un truc du genre ,je me rappelle pas exactement ce qui était noté quand mon mari avait des pansements à faire changer tout les jours, mais c'était bien noté qu'il fallait une infirmière.

j'édite juste pour rebondir sur la ventoline:
celle ci fait bien partie d'un PAI lorsqu'elle est administrée à l'école