Khamy écrit: Bonjour,
Toute nouvelle dans la profession d'assistante maternelle, je me retrouve confrontée à une situation que je n'arrive pas à gérer.
J'accueille 2 enfants et l'un des deux était malade cette semaine.
Je n'avais pas le petit garçon avec moi hier et la maman m'envoie un message hier soir, en me laissant le choix de la garde pour le lendemain et m'expose les faits suivants : "mon fils a fait 2 poussées de fièvre aujourd'hui, qui sont redescendues avec le Doliprane. Il tousse beaucoup et coule du nez (jaune). " Et je dois donc lui dire, si oui ou non, j'accepte son fils le lendemain à mon domicile.
Déjà, je tique un peu sur cette manière de procéder... Est-ce à moi de prendre la décision? Si son fils est malade, n'est-ce pas aux parents d'évaluer si oui ou non, leur enfant doit rester à la maison ou aller voir le docteur ?
Et aujourd'hui, je reçois un texto : " je suis allée chez le médecin, qui me dit que si je te fournis l'ordonnance pour le Doliprane, tu es couverte et tu peux donc lui en administrer parce-que tu comprends bien que si mon fils est sous traitement pendant 5 jours, je ne pourrais pas m'arrêter au boulot pendant 5 jours..."
Et là, pleins de questions se bousculent... Je sais que la question des médicaments est un sujet épineux, et je me souviens de mes récents cours de formation sur la question qui a soulevé beaucoup d'interrogations! En gros, rien ne nous l'interdit mais si on donne du Doliprane à un enfant et que ça se passe mal par la suite, nous seules seront tenues responsables. A quoi nous sert l'ordonnance du médecin alors ?
Cette situation me fait peur et j'ai l'impression que cette maman cherche à "me forcer la main" pour qu'elle ait l'esprit tranquille en cas de garde pour maladie.
J'aimerais avoir des retours de personnes expérimentées ou non, ou des professionnelles qui ont déjà été confrontées au sujet, comment avez-vous réagi ?? Je suis perdue... et n'arrive pas à camper sur mes positions (c'est un de mes gros défauts, je me laisse facilement déstabiliser et je pense que dans ce boulot, je risque d'être de nouveau dans la pagaille à cause de ça!)
Merci de m'avoir lu, et merci d'avance pour vos retours qui j'espère m'aideront à y voir plus clair.
Bonne journée!!
Bonsoir,
ce sont des situations qui ne sont pas évidentes à gérer surtout en débutant : il y a la théorie vue en formation, les instructions de la PMI et ensuite il faut se positionner et avoir les bons arguments pour s'affirmer face à son employeur qui parfois profite de l'inexpérience de son AM.
Il y a plusieurs choses dans votre post et je vais essayer de prendre les problèmes dans l'ordre.
Tout d'abord accueillir ou pas un enfant malade, quand décider de refuser l'accueil?
Pour moi c'est relativement simple : je ne suis pas médecin, je ne peux donc pas poser de diagnostique et décider que la maladie est bénigne et que je peux accueillir l'enfant.
Donc covid ou pas, un enfant fiévreux est vu par un médecin. D'ailleurs avec la covid j'ai vu disparaître les habituels bobos de l'hiver et les nez qui coulent avec leur cortège de mouchoirs, comme quoi les gestes barrière quand ils sont appliqués servent à quelque chose.
L'enfant malade doit donc consulter un médecin et j'accueille l'enfant si le médecin n'a pas émis un avis contraire, s'il ne s'agit pas d'une maladie à éviction de collectivité (auquel cas j'applique la durée d'éviction préconisée par le ministère de la santé) et si son état de santé est compatible l'accueil des autres enfants (par exemple il doit pouvoir faire les trajets aller-retour à l'école si j'ai des péris, ...).
Par ailleurs je me réserve la possibilité de refuser les enfants dans la phase aigüe de certaines maladies qui ne sont pas à éviction (varicelle, gastro).
L'administration de médicament.
Sans ordonnance médicale ou avec une ordonnance faite il y a x semaines ou mois pour une pathologie similaire, même avec une décharge des parents, c'est évidemment non et cela quelque soit le traitement (même de l'homéopathie... peu importe ce que l'on pense si on dit oui à des granules, les parents ne comprendront pas que l'on dise non après pour une crème et on ne s'en sort plus). Nous ne sommes pas médecin pour décider de quel traitement donner car sinon c'est de l'exercice illégal de la médecine.
Avec ordonnance, il reste un risque car nous ne sommes pas infirmières et quoiqu'en disent certains difficile de parler d'aide à la prise de médicaments pour les petits que nous accueillons, donc à chacune de savoir où elle met le curseur.
Certaines PMI interdisent aux AM d'administrer des médicaments, ce n'est pas le cas de la mienne.
Pour ma part j'évite au maximum d'en donner.
Je demande aux parents de voir avec le médecin pour que le traitement soit à prendre de préférence matin et soir, si c'est impossible je donne exceptionnellement le médicament en journée.
Pour la fièvre, dans les cas où elle est peu élevée, si les parents ont donné du doliprane avant l'accueil, les mesures simples telles que le fait de mettre l'enfant en body si sa température augmente un peu peut permettre de contenir la température et d'attendre le retour des parents.
Même si le doliprane est un médicament couramment utilisé il n'est pas inoffensif et un surdosage peut avoir des conséquences très graves.
Il est donc important de connaître les heures d'administration par les parents pour bien respecter les 6 heures minimum entre deux prises et les 4 prises maximum par jour (le mieux est qu'elles soient notées sur le cahier de transmissions).
Si vous ne voulez prendre aucun risque avec un quelconque médicament (et je le comprends), rien ne vous empêche de prévoir qu'en cas de médicament à prendre sur le temps d'accueil celui-ci sera à administrer par un des parents (l'un ou l'autre peut peut-être venir chez vous pendant la pause méridienne).
C'est une demande que j'avais faite il y a quelques années pour des gouttes à mettre dans les yeux d'un enfant et les parents l'avaient très bien compris.
Donc dans votre cas vous avez très bien réagit : enfant fébrile les parents gardent leur enfant c'est bien spécifié dans le protocole covid et ils consultent si les symptômes persistent.
Une fois que le médecin a estimé que l'état de l'enfant ne nécessitait pas qu'il reste chez lui, la balle est dans votre camp.
